En s'inspirant des idées-phares de la thérapeute, psychologue et écrivaine suisse, Alice Miller, ce forum est destiné à toute personne qui s'intéresse aux conséquences de la violence physique et psychologique dans l'éducation des enfants et, également, à la "violence éducative ordinaire" encore très souvent appliquée par les parents dès le plus jeune âge de leurs enfants (fessées, baffes, tapes). On dit que l'on n'a pas le droit de taper des adultes, qu'il est cruel de frapper un chien, mais néanmoins, le fait de donner des fessées ou des baffes aux enfants n'est pas ressenti comme injuste ou cruel dans notre société. N'est-ce pas contradictoire ?
Presque chacun d'entre nous a été victime de mauvais traitements manifestes ou cachés, souvent baptisés du nom innocent "d'éducation". Ces traitements qui font violence à notre innocence passent inaperçus, car notre société, à part quelques pays dans le monde où la fessée est aujourd'hui interdite, tolère les coups. Mais notre corps garde en mémoire l'injustice faite à notre enfant intérieur. Ce désarroi de l'enfant qui ne peut pas se défendre contre l'adulte au moment où il est humilié et menacé, car il en est dépendant, peut se manifester plus tard, bien des années plus tard, à travers "les maladies de l'âme" (dépressions, angoisses, anorexie, etc.). De plus, le mécanisme psychologique qui se met en place chez l'enfant face à la violence de l'adulte est, très souvent, le refoulement de la colère et du désarroi, refoulement qui, un jour ou l'autre, peut vouloir s'extérioriser à travers la violence dirigée envers autrui (guerres, torture animale, bouc émissaire, etc.).
Ce forum invite également les personnes à réfléchir sur la théorie des pulsions élaborée par Freud et la façon dont elle occulte l'innocence à l'empathie innés de l'enfant. Si l'on adhère au fait que l'enfant est porteur de pulsions destructrices dès ses premières minutes de vie et qu'il doit sublimer ses pulsions agressives pour devenir un être équilibré, nous serons d'autant plus tentés de lui faire violence. Si, au contraire, nous nous voyons comme des parents responsables de la construction de la personnalité et du cerveau de notre enfant, si nous nous persuadons du fait que l'enfant agit par imitation, alors nous comprendrons que nous avons la capacité d'être un exemple d'amour et de respect pour lui.
Nous ne savons pas ce que serait le monde si tout enfant, dès les premières minutes de sa vie, était accueilli dans une atmosphère où son integrité psychologique et physique étaient entièrement respectées. N'oublions pas qu'aucun enfant n'est jamais né violent.
Espérons qu'un jour les idées défendues par Alice Miller nous permettront de construire un monde meilleur. Voir site http://www.alice-miller.com/index_fr.php |